Papouasie-Nouvelle-Guinée : Aller plonger en mer de Bismarck… ça se mérite !

(Article PAEC -Sortie PNG septembre 2022 – Éric D)

Nous sommes donc 15 valeureux.ses à tenter l’aventure de la Papouasie Nouvelle-Guinée, en début de mois de septembre 2022 : 13 heures d’avion pour une escale à Singapour, avant de s’en reprendre 7 heures pour arriver à Port Moresby (la capitale de PNG), puis 1 heure pour Hoskins, en Nouvelle-Bretagne, et enfin 1 heure de piste défoncée pour atteindre le pont d’amarrage de notre bateau le MV OCÉANIA. Bon dit comme ça, c’est un peu rude. C’est sans compter les pauses que nous nous sommes accordées tout au long de notre périple.

Première étape : Nous sommes 4 à profiter de l’escale Singapour, pour visiter durant 3 jours, “la cité-jardin“, sorte de vision futuriste d’un urbanisme en harmonie avec la nature, son Chinatown, son Little India… Singapour est assurément singulière : d’une rue à l’autre on passe du style colonial 1900 au 22ème siècle ! Gardens by the Bay, ses arbres de verdure suspendue et surtout sa méga serre abritant un jardin tropical et une cascade, sont exceptionnels. La galerie marchande de luxe du mondialement connu hôtel Marina Bay Sands (les trois tours surmontées d’un unique roof top en plateau avec immense piscine à débordement) est incroyable. La National Gallery Singapore est tout simplement la plus grande collection d’art moderne et contemporain de l’Asie du Sud-Est. Quant au Maxwell Road Food Center, il offre un choix gargantuesque d’étals de cuisines de rue, toutes délicieuses. Bref, la chaude et humide Singapour, mériterait une bonne semaine de visites à elle seule. Mais notre destination, c’est PNG !

24 heures à Port Moresby au Stanley Hotel (PNG) : à chaque renouvellement de sortie, sa montée en gamme… nous profitons du grand hôtel de la ville où stationne un détachement de 50 jeunes militaires australiens blonds et musclés. On les retrouve le soir à la piscine à débordement au 5ème étage de l’hôtel… Grindr, quant à lui, bombarde des profils bien plus exotiques…

Cette année, la croisière PNG s’ouvre sur des sujets très fashion.

Pour trois des nôtres, dont les bagages de plongée et du quotidien ont été perdus à Singapour. Je vous fais grâce des heures d’appel avec AF, Air Niugini, l’aéroport, des A/R … Pour, au final… rien. Le bonheur de jongler avec trois T-shirts, et de devoir louer tout son matériel de plongée… sic.

Pour d’autres, Denis en l’occurrence, c’est l’occasion d’étrenner un nouveau shorty, bleu, un peu flashy, qui vient remplacer le gris précédent qu’il traîne depuis 20 ans, sur tous les océans du globe. On ne parlait plus d’une combinaison de 5mm, mais d’un accoutrement arachnéen façon baroudeur sous-marin… Elle va nous manquer. D’aucuns suggèrent un encadrement dudit shorty historique et une exposition au siège de la fédération (FFESSM). Notons que dans la même collection, le détendeur tout aussi antédiluvien rendra l’âme quelques jours plus tard avec l’explosion rare du 1er étage. « Ça se répare ! » déclare l’intéressé…

Arrivés à Walindi Plantation, nous profitons de la vue façon carte postale, d’un plantureux déjeuner au bord de l’eau, et d’un peu de shopping dans la boutique-souvenirs du Resort aux prix dignes de l’avenue Montaigne.

Romain, Lapin, Nadine trouvent de quoi faire quelques emplettes pour remplacer le contenu des valises disparues. Un complément de T-shirts, shorts, petites culottes… charitablement prêtées par le reste du groupe, complète leur maigre panoplie. Heureusement, nous découvrirons plus tard les salvatrices machines à laver sur le bateau.

Première nuit à bord, premier excellent dîner, puis : découverte du superbe catamaran à moteur flambant neuf et de ses 8 suites-cabines de luxe, découverte de l’équipage, et de Josy notre guide en chef locale pour les 10 jours de croisière, et d’un inquiétant capitaine du bateau, sympathique mais titubant et sommelier du bord à ses heures. Il s’avérera être capitaine honoraire, avec des cartes marines plein la tête, et heureusement remplacé dans la fonction de pilotage exécutif du navire par un jeune et compétent capitaine local. Nous voilà partis pour les sites de Kimber Bay / Witu Islands / Father Reefs en mer de Bismarck !

Premier jour, 5h du matin, le bateau lève l’ancre. 6h30 première mise à l’eau. Le programme offre une possibilité de 5 plongées par jour au Nitrox : 6h30, 9h30, 11h30, 15h30 et, en option, plongée de nuit à 18h30. Selon une rumeur, d’autres horaires seraient aussi évoqués, mais Nadine colporteuse de la Fake News est vite démasquée ! Nous nous limiterons volontairement à 4 plongées par jour, 30 mètres et 60mn max.

Les premières plongées, par plus de 31ºC de température de l’eau, nous font découvrir un paradis de récifs à coraux durs et mous et un monde coloré de l’infiniment petit. Amateurs de gros pélagiques, passez votre chemin. Ici c’est le monde des gorgones géantes et des madrépores, des crinoïdes et des flagellas déployés au gré des courants, des champs fleuris d’Alveopora et de Dendrophyllia, des belles Euphillia rondes et translucides, du corail chou et des colonies de Goniopora, d’Acropora et de Pocillopora… Un vrai jardin d’Eden sous-marin !

On y trouve aussi, selon certains, « des espèces de bestioles plates et gélatineuses à pieds bleus qui se tortillent » (Opheodesoma spectabilis version papoue), mais aussi les espèces caractéristiques de la zone indo-pacifique : toute la déclinaison des poissons anges, disques, perroquets, big eyes,
anthias, dragonets, gobies, blennies…, une diversité énorme de concombres des mers, de nudibranches, et d’anémones accompagnées de toutes sortes de poissons clowns, de curieux opistobranches, des crevettes multicolores et diverses formes de crustacés à la taille millimétrique…

Bref, on se régale tant sous l’eau qu’à la table de nos 4 à 5 repas quotidiens. Le rythme est soutenu, les courtes siestes bienvenues, et plus personne sur le pont dès 21h30.

La puissance du MV OCEANIA et le choix du parcours nous permettent des navigations courtes dans une mer de Bismarck souvent plate comme un lac.

Chaque fin de journée nous assistons à des couchés de soleil majestueux, précédés de l’arrivée de femmes et de jeunes enfants sortis « d’on ne sait où », dans des pirogues de fortune très efficaces à la navigation. Ces autochtones abordent notre gros navire, chargés de légumes et de fruits des îles. Ici, point de commerce et d’argent. Le troc est la loi. Contre ces fraîches victuailles, nous échangeons sacs de riz et biens de première nécessité. Les sourires sont gracieux et viennent remplacer la barrière linguistique. Rappelons que PNG c’est plus de 1.000 tribus et 850 dialectes…

Quatrième jour de plongée sur Garove Island, un ancien volcan effondré en forme d’anneau, ouvert sur la mer en son sud. Les reefs se succèdent, et remplissent toutes nos espérances et nos fabriques à souvenirs, de couleurs et de paysages sous-marins magnifiques.

Les briefings précis et en anglais de Josy, notre dive master locale, complétés par les traductions en bon français de chez nous par Denis y sont pour beaucoup. Même lorsque les cartes dessinées au tableau se révèlent être à l’envers… LOL !

Ce matin, réveil au son de la pluie tropicale. La température a chuté, les marins du bateau ont sorti leur ciré jaune. Nous sommes bien sur le territoire de la Nouvelle Bretagne Occidentale, il n’y a pas de doute. Une vraie météo bretonne !

Qu’à cela ne tienne, le programme de la matinée comporte trois plongées. Requins gris, bancs de barracudas, carangues, thons et tortues sont aussi de la partie. Dernière sortie de la matinée à Crackafat Reef :

On nous promet un courant musclé, et la présence de “Corallimorphaire“. Une espèce de corail mou “maronasse“ et insignifiant qui tapisse tout le reef, et dont la perverse particularité est, au moindre touché, de ne déclencher sa réaction urticante que 12 heures après le contact !

Nous sommes déjà quelques-uns à nous tartiner de crèmes corticoïdes par suite des douces caresses du corail de feu ou de celles des filaments de méduses qui flottent entre deux eaux… donc redoublement de prudence. Malgré un premier départ raté – nous étions trop loin du reef – on remonte et on replonge 400m plus loin – la plongée est magnifique et raisonnablement sportive.

S’ensuivent 12 heures de navigation pour rejoindre un nouveau concentré de spots de plongée du côté de Lolobeau Island. Rien d’insurmontable : le bateau est ultra confortable, la mer de Bismarck sans la moindre vaguelette, et l’ambiance à bord, potache à souhait !

Au programme de ce matin, deux plongées sur le site de Killibob’s Knob. Et belle surprise : deux tortues très affectueuses viennent rejoindre notre groupe de plongeurs.

Elles cherchent le contact et les câlins ! Nous les laissons venir. Elles n’ont peur ni des photos, ni des phares, bien au contraire, elles font les belles. 15 minutes incroyables à 20 mètres sous l’eau.

Nous poursuivons le tour de ce magnifique récif, et au palier, nouvelle surprise : un groupe de 40 platax vient tournoyer autour de nous dans un gracieux ballet parfaitement chorégraphié. Ici aussi, aucune crainte.

C’est bien les poissons qui s’approchent à 30 cm de nous. Superbe ! Les 5 requins gris croisés à 25 mètres sont malheureusement plus craintifs…

Les petits bobos traditionnels de plongée se succèdent sans gravité : mains brûlées, piquées, boursouflées par les filaments de méduses et les coraux accrochés pour résister au courant ; yeux irrités par les produits divers et variés, utilisés comme anti- buées et mal rincés ; “tourista“ et autres douleurs abdominales liées aux nourritures inhabituelles… Heureusement Dr Romain « a tout ce qu’il faut… » dans sa valise perdue dans les aéroports.

Les belles plongées de nuit – même si certains y voient leur masque se disloquer après vingt minutes de plongée (sic !) – et les visites affectueuses de tortues viennent faire oublier ces petits incidents. Remarques de nos encadrants : « les tortues papoues ont été mal formées. Il ne faut pas venir toucher les plongeurs sous l’eau. On ne touche qu’avec les yeux ! » D’ici qu’elles nous refilent des bactéries façon “tortulite aiguë“ !

On croise aussi enfin le fameux hippocampe pygmé… 3mm tout au plus. Pas simple à photographier quand le courant nous balade. Idem pour le mandarin qui rentre dans son trou de sable dans le dixième de seconde.

Divers nudibranches colorés, nano-crabes et nano-crevettes sont aussi de la partie.

Merci à nos guides, Andrew et Lucas qui n’ont pas leur pareil pour nous révéler l’invisible.

13 septembre : avant dernier jour de plongée le matin sur le site de Jaynes’s Gully. Deux grosses patates collées en plein courant marin. L’eau est très chargée.

On se retrouve dans les 25m, accrochés au récif. Devant nous, une énorme biomasse poissonneuse en bancs serrés et homogènes d’espèces diverses. Un vrai feu d’artifice ! C’est époustouflant. Manque juste les requins… La remontée est moins drôle. On croise toutes sortes de mini-méduses et tous les filaments qu’elles laissent traîner entre deux eaux. Les brûlures au palier sont pénibles. Arrivés sur le bateau, on s’asperge copieusement de vinaigre blanc. On est beaux avec nos boutons et lacérations rougeoyantes (sic).

La dernière journée plongée est plus farniente. On vient d’accoster près de Restorf Island, une sorte d’îlot paradisiaque façon carte postale. Au loin, les volcans. En se rapprochant des côtes, la connexion 3G se remet à fonctionner. On apprend la mort de Queen Elizabeth et la survenance d’un tremblement de terre en Papouasie ! Rien senti des 7.6 sur l’échelle de Richter même pas une vaguelette en mer de Bismarck…

Bref, revenons sur notre île où on nous propose de plonger sur 6m de fonds sableux départ bateau. Nous découvrons autour de l’île un nouveau massif corallien riche et multicolore tant en faune et en flore marines. De nouvelles espèces non croisées sur les récifs de haute mer apparaissent.

Du poisson crocodile à de nouvelles crevettes et nudibranches et toute une variété de coraux mous et de coraux durs. On y retournera 3 fois, y compris en plongée de nuit.

Arrivés sur la terre ferme, on profite une nouvelle fois des commodités du Resort Walindi Plantation, et notamment de sa piscine en bord de mer, de sa boutique et de son formidable restaurant. On se régale – comme si nous étions des morts de faim sur le bateau – de viande grillée au BBQ et de crabes à grosses pinces qu’il faut éclater sauvagement à coups de maillet. Une tuerie !

Nous avons également droit à un mini Goroka Show avec les enfants de l’école du village qui viennent danser et chanter au son des percussions pour récolter des fonds au profit de l’école. Tout le village les accompagne pour ce spectacle improvisé de 45 minutes.

Trop mignon !

Le temps du départ est arrivé. Nous quittons Josy, Andrew, Lucas et Mike qui nous ont accompagnés durant les 407 plongées du séjour (407 plongées à 15 bien sûr).

Le débriefing de la sortie est très très positif : plongées, bateau, connaissance et choix des sites, nourriture, matériel à bord, sécurité… On décide d’un commun accord de réinscrire cette sortie dans les tablettes de PAEC pour 2027 ou 2028.

Le lendemain, le groupe se scinde en deux : ceux qui rentrent au bercail avec des images plein la tête… Et les chanceux qui prolongent de quelques jours pour participer au Goroka Show.

Nous sommes donc logés près du stade où doit se dérouler le show ce samedi, au National Sport Institute (sorte d’Insep local). Petites chambres d’étudiants d’à peine 9m2, mais propres et fonctionnelles, avec douches et toilettes collectives au bout du couloir. Le temps pour certains.nes de retrouver leurs années de vie étudiante.

C’est le jour de la fête nationale Papoue (16 septembre), aussi tout le monde a Goroka se salue en se souhaitant « Happy Indépendance Day » avec un grand sourire, en portant T-shirts et drapeaux aux couleurs du pays ou de la région. Plutôt sympathique et joyeux comme ambiance. Les Papous sont déjà naturellement accueillants, souriants et prompts à se laisser prendre en photo.

Nous en profitons pour traîner un peu en ville et sur le marché de Goroka à la recherche d’une statuette, d’un masque, d’un collier en coquillages, d’un bandeau à plumes ou d’un étui pénien, artefacts qui feront sans aucun doute le plus bel effet dans les soirées parisiennes.

La journée du vendredi est consacrée à visiter une tribu les ASARO, pour découvrir leur village, leur culture et leurs traditions. Nous sommes rejoints par Christopher notre tour-opérateur de Best of PNG. Le temps d’enregistrer une vidéo destinée à Benjamin, notre trésorier de PAEC, qui se marie ce jour-là, nous voilà partis pour une heure de route en minibus.

Nous passons une journée émouvante et incroyable, accueillis au son des percussions et d’une troupe de jeunes enfants aux danses très sexualisées, suivi par trois grands-mères poussant des cris stridents et dont l’essentiel de la tenue vestimentaire vient plutôt coiffer la tête que cacher le corps.

La censure facebookienne aura d’ailleurs effacé nos publications de ces images de grands-mères ô combien érotiques – tant pis pour nos amis gérontophiles (sic !)

Accompagnés de Christopher et d’un guide local, nous visitons le village suivi de ses habitants et ses enfants tout aussi curieux de nous, que nous le sommes d’eux. Ils se prêtent avec grand sourire à l’exercice de la photo, ce qui est plutôt sympathique.

Différentes tribus viennent danser, ou présenter des sortes de scènes théâtrales marquantes de leurs traditions, avec maquillages et parures multicolores : les “Skeletons“ tatoués en formes de squelettes humains combattant une bête maléfique, une tribu de guerriers pourvus de lourds masques en terre cuite et le corps peint tout de blanc faisant une guerre silencieuse perdus dans un nuage de fumée blanche évoquant un au-delà, d’autres guerriers rouges et blancs coiffés de feuillages et de plumes retraçant le passé cannibale, enfin le passé, pas complètement sûrs…

A l’heure de midi, un repas un peu particulier nous attend à base de porc grillé. Le hic, c’est que pour manger le porc, il faut abattre le porc… un privilège réservé aux invités.

Face à notre enthousiasme, Christopher, en qualité de GO responsable et investi, s’y attelle à grands coups de gourdin en bois pour assommer la bête qui grogne à cris stridents, avant de l’égorger avec un énorme couteau.

Christopher réalise la prouesse avec une facilité déconcertante…

Hum… À se méfier du gentil GO :-))

Plus habitués à acheter nos côtes de porc emballées sous cellophane au Monoprix du coin, nous sommes encore sous le choc, quand les papous locaux se jettent sur le cadavre sanguinolent du cochon pour le dépecer.

Un immense brasier est ensuite recouvert de plusieurs couches de pierres d’herbage et de feuillages, de terre, de porc, d’autres feuillages, de légumes, bananes plantains et ignames, puis à nouveau de feuillages et de terre.

Le tout approche un mètre de hauteur, et semble devoir cuire dans une sorte de cuisson lente.

On poursuit notre tour du village, de ses plantations de ses ventes artisanales… Il faut ici digérer la scène, avant de l’avoir mangée…

On nous explique : « Abattre soi-même l’animal qu’on va manger c’est à la fois une prise de conscience du prix de la vie, et rendre honneur à l’animal ». C’est sûr que c’est plus marquant que la barquette du Monop’.

Je passe vite sur le déjeuner diversement apprécié de viande de porc rosée et très odorante… Ça aura fini la conversion vegan de certain.nes…

Forts de ces émotions et des divers spectacles, nous rentrons le soir à Goroka City. Visite des marchands ambulants sur les trottoirs, achats de colliers et bandeaux à plumes. D’aucuns disent ne pas s’intéresser aux extensions péniennes faute de nécessité… Les prétentieux !

Nos deux soirées repas-en-ville ne resteront pas dans les annales (avec deux “n“ sauf pour ceux qui ont mal supporté les repas) : le 1er au Bird Paradise, le grand hôtel de Goroka, cher et pas bon ; le 2nd au Mandarin, resto chinois réputé, tenu par des Papous… Correct mais, fonctionnant à la mode Papou : deux heures pour être servis sur une commande passée 1 heure en avance, avec service fantaisiste de 2 plats sur 3 commandés.

Bref, le dernier soir on tentera la cantine de la cité universitaire. Le « resto U » local en quelque sorte, en se disant que ça ne sera pas plus mauvais. Il est clair qu’on ne vient pas en PNG pour la réputation de sa gastronomie…

Enfin, arrive le samedi tant attendu du fameux Goroka Show, une sorte de Papoue Pride qui se déroule à Goroka, au centre de l’île, à plus 1500 mètres d’altitude. Chaque année, au moment de l’Independance Day, se retrouve une centaine de tribus dans un festival culturel qui mêle danses, musiques, chants, parures et maquillages multicolores.

C’est munis du Pass VIP, que nous nous rendons sur le stade de la ville, jouxtant notre hôtellerie de luxe de la Cité U, dès 9h du matin.

Durant 4 heures, nous allons assister à un show exceptionnel de tribus plus diversement accoutrées et peinturlurées les unes que les autres, chantant et dansant sans discontinuer. C’est simplement indescriptible. Chaque tribu se prête volontiers au jeu des photos et des vidéos. On bataille juste pour éviter d’avoir “un toubab“ (peu nombreux) dans le champ de notre caméra.

Au-delà du spectacle folklorique, de la fierté de représenter et défendre leur culture, il y a de vraies rencontres. On échange en anglais sur la signification de leurs rites, ils nous interrogent sur la France, la plongée… C’est l’histoire de deux mondes qui se rencontrent.

La proximité avec notre hôtellerie nous permet de faire des allées et venues pour recharger les batteries, les nôtres et celles des téléphones et caméras, et décharger les cartes SD gavées de photos et vidéos.

L’après-midi se transforme en bain de foule papou avec l’ouverture au public qui se mêle volontiers aux chants et aux danses de chaque communauté. L’ambiance devient très festive et conviviale.

Pour info, la vente d’alcool a été interdite dans toute la ville.

A côté du festival a lieu une sorte de foire/marché exclusivement papoue où on peut acheter artisanat et toutes sortes de choses bizarres à manger. Des associations caritatives sont aussi présentes. Une retient particulièrement notre attention, puis qu’elle combat, au sens propre la “chasse aux sorcières“, un fléau hérité de sombres traditions et qui fait encore plus de 200 morts, surtout des mortes, par an en PNG.

Bref, des milliers de papous, venus en famille et avec les amis, habillés « en civil », mais T-shirt et robes aux couleurs du drapeau national et le visage souvent peint, se retrouvent pour faire la fête. Les échanges sont tout aussi faciles et sympathiques.

Des chants et danses en cercles improvisés, s’organisent et durent tout l’après-midi.

Le lendemain sera une reprise du show de la veille… Afin de refaire les photos et les vidéos ratées, avant d’entamer notre périple de retour à partir de 16 heures : Goroka – Port Moresby ; Port Moresby – Singapour, puis Singapour – Paris. Comme évoqué au début de l’article, PNG fait partie de ses destinations qui se méritent !

On en repart avec des images plein la tête, en ayant fait trois voyages en un. Merci à l’infatigable Denis qui nous fait parcourir les mers et les continents depuis plus de vingt ans, avec patience et passion. Merci à tous les participants de PAEC, pour la rigueur, dans la bonne humeur. Au fait, on reprogramme la destination en 2027… A bon entendeur, salut !

PS : Nouveau stress au départ de Goroka… Au moment d‘embarquer, on nous annonce que l’avion ne prendra pas tout le monde, du fait de la chaleur… !? Il doit faire 27ºC tout au plus sur le tarmac – on n’est pas à Dubaï ! Ça sent l’overbooking mal géré. Un autre avion passera demain récupérer les bagages et passagers laissés en plan… Hic !!! On fait les filous, on passe en force, en coalition avec un autre groupe de français… Ça gronde ! Reste les bagages… On est rodés !

Hallucinant ! On demande maintenant aux passagers des rangs 1 à 5 de descendre de l’avion. Le commandant de bord et le personnel de l’avion suit… Ils n’arrivent pas à fermer la porte de l’avion qui frotte sur le tarmac !

Ils y parviennent enfin avec une cale et du sparadrap. Tout repose maintenant sur la capacité à décoller sur les 1,6 km de piste avec une faible portance liée à l’altitude…. Ici, on se remémore l’article forwardé par Romain avant le séjour, sur le crash d’un avion Air Niugini… Ouf, comme toute chose, ça finit par passer ! Décidément, tant qu’on ne sera pas arrivés à Paris, bagage en main…

On ne vous le répétera jamais assez, PNG, ça se mérite !